Vous connaissez les trous noirs ? Ces astres tellement massifs que leurs ondes gravitationnelles perturbent la défilement du temps ?

Un genre de petits trous noirs occupe notre quotidien, dévorant à coup d’algorithmes nos agendas : ce sont les réseaux sociaux.

Dans ce billet, je vous partage ce que j’ai mis en place au fil de ces dernières années pour soigner cette fameuse FOMO (Fear Of Missing Out) : ce qui a marché et ce qui a moins marché.

Premier réflexe : arrêter l’hémorragie

Il y a bientôt 10 ans, j’étais un étudiant stressé en période de blocus … Et comme tous les étudiants qui doivent étudier, je trouvais toutes les bonnes raisons de ne pas le faire (la cuisine du kot n’a jamais été aussi propre !).

Une des manières de ne pas travailler en se sentant inactif, c’est en traînant : Facebook, Youtube, … Si bien qu’on en viendrait à ne plus avoir le temps d’étudier, savez-vous !

Il fallait agir, cautériser la blessure pour arrêter l’écoulement de minutes, que dis-je, d’heures. Et comme on peut tout faire avec l’informatique, de nos jours, j’ai cherché une solution informatique… Et je l’ai trouvée.

Stayfocusd : Stayfocusd est une extension installable sur votre navigateur (personnellement je l’ai sur Chrome, mon navigateur par défaut) qui vous permet de contrôler le temps que vous passez sur diverses pages … Mais comme vous êtes faibles (comme moi), il ne fait pas que vous informer du temps que vous y passez, il vous bloque carrément l’accès à ces pages.

• Vous choisissez le nombre maximum de minutes que vous vous autorisez, les jours de la semaine où vous voulez activer le contrôle, ainsi que le créneau horaire sur lesquel il doit être actif. Ensuite choisissez la liste des sites bloqués qui seront indisponibles une fois le temps imparti terminé.
• Vous pouvez activer l’option « nucléaire » qui va bloquer l’accès à partir de l’activation pour la durée de votre choix. Vous pouvez alors bloquer tous les sites web, uniquement ceux de la liste à bloquer, ou tous les sites sauf ceux d’une liste de pages autorisées.
• Vous ne pouvez modifier vos paramètres pour le jour-même, histoire de vous empêcher de tricher.

Bien entendu, c’est un cadre contraignant, mais pas insurmontable : consulter son actualité sur un autre device ou sur un autre navigateur est un contournement assez simple… Mais vous vous en voudrez tellement que vous ne devriez pas trop le faire 😀 !

Deuxième réflexe : garder une distance de sécurité

J’avais trouvé une bonne pratique sur PC, mais je me suis ensuite finalement acheté un smartphone … et voilà : les applications ont remplacé les navigateurs.

Pour limiter mon exposition, j’ai commencé à me compliquer l’accès aux applications.

Si vous êtes comme moi, vous organisez votre écran d’accueil de téléphone avec les applications que vous utilisez le plus, voire même avec de widgets qui vous donnent déjà un aperçu de l’intérieur de l’app sans même avoir à l’ouvrir.

Alors, si votre objectif est de ne pas être tenté d’ouvrir trop vite ces applications, une manière de procéder est de les planquer. Pas de raccourci sur l’écran d’accueil de votre téléphone, laissez-les bien dans la liste des apps par défaut, en deuxième ou troisième page d’un dossier.

Finalement, c’est un peu comme la cigarette : le plus dur est de casser l’habitude physique de la sortir et de l’allumer. Donc ne pas avoir de paquet sur soi en complique sa consommation.

Mais comme pour toute addiction, s’en compliquer l’accès n’est pas souvent salvateur.

Troisième réflexe : couper la réponse nerveuse

Quand on a mal à la tête, on traite bien souvent le symptôme avant de traiter la cause : un cachet d’aspirine et on n’en parle plus. On altère alors l’information transmise depuis la source de la douleur et le cerveau.

Je me suis dit que ça serait une bonne idée de faire pareil avec les réseaux sociaux : pour ne pas lutter à contre-courant pour sortir d’un tourbillon, il suffit peut-être simplement de ne pas mettre les pieds dedans, right ?! Alors tuons les sirènes qui nous attirent inéxorablement dans l’eau…

Une bonne manière de le faire est de couper les notifications : je pars du principe que vous avez déjà eu le geste écolo d’annuler l’envoi des courriels vers votre email perso … Mais il reste les notifications « push », celles qui vous « poussent » à bout : un petit rond rouge sur l’icône de l’application, une petite note en haut de votre écran de téléphone, la lumière de veille du téléphone qui se met à clignoter d’une autre couleur et une petit son pour vous avertir qu’il vous faut vite retourner consommer des données… Voire même sur votre montre connectée ! Alors foncez dans vos paramètres pour désactiver l’ensemble de vos notifications (paramètres du téléphone + paramètres de l’application), histoire de n’y aller que quand vous voulez vraiment y aller.

Quatrième réflexe : porter un masque.

Alors, allez plus loin que de cacher votre paquet de clopes derrière la poubelle à cartons! Dégagez le paquet, non ?

Supprimez donc ces applications de réseaux sociaux de votre téléphone. Vous serez (un peu) moins traqué.e, votre téléphone consommera moins de batterie et vous y passerez bien moins de temps !

C’est aussi simple que ça.

Oui, le contournement est possible : vous pouvez toujours vous connecter depuis votre navigateur… Mais vous ne l’avez pas toujours avec vous, et vous vous êtes peut-être déjà mis des garde-fous avec Stayfocusd !

Cinquième réflexe : se laver les mains

Donc, maintenant que vous avez mis en place des solutions pour moins consommer les réseaux sociaux, apprenez à mieux les consommer ! Il va donc falloir être attentif.ve à ne pas tomber dans les boucles algorithmiques.

Plusieurs pistes s’offrent à vous :

1. Une bonne hygiène de vie : limitez les flux d’information qui vous assaillent. Comment faire ? En les supprimant. Pour ne parler que de Facebook, j’ai personnellement d’abord ouvert mes « mentions j’aime » et unliké 80% des pages que je suivais. Pour se faire, je me suis posé la question suivante : « de quelles pages dois-je recevoir des informations de manière passive, sans m’y rendre moi-même activement ? ». Puis j’ai trié mes amis. Ca, je l’ai fait en plusieurs étapes, correspondant à une succession de questions : « Qui je n’aime pas ? » > « Qui je ne connais pas ? » > « De qui je m’en fous ? » > « A qui n’ai-je pas parlé depuis 10 ans ? » > « A qui n’ai-je pas parlé depuis 5 ans ?« … Cinq ans, on dirait que c’est long, mais en réalité c’est méchament court dans votre historique Facebook, vous vous rendrez compte en faisant l’exercice que cela amène parfois à une sélection assez radicale !
2. Paramétrer les flux : jouez avec les boutons « voir en premier » et « voir moins », afin que vous ayez plus rapidement la bonne information et que vous puissiez perdre moins de temps sur les plateformes.
3. Cassez les boucles algorithmiques (sur browser, mais puisque vous avez supprimé l’app, c’est utile ;] …) : personnellement j’utilise 2 extensions sur Chrome pour mes 2 réseaux sociaux principaux, à savoir > 1] FBP (FaceBook Purity) – qui vous permet de choisir ce que vous voulez afficher ou non. Ainsi, j’ai choisi de ne plus voir les vidéos de pages clickbait qui me sont suggérées automatiquement par Facebook. > 2] « Remove YouTube Recommended Videos, Comments » – qui vous permet de sortir des situations du type « seulement une vidéo … ha, ça fait 3 heures que je regarde un talk show anglais sur des batailles de robots », en masquant automatiquement les vidéos recommandées par Youtube.

Sixième réflexe : tousser dans son coude

Pour diminuer le risque d’être infecté, il faut réduire la risque de partager l’infection.

Quelle est votre hygiène de posts ? Moi j’ai toujours cru que la mienne était bonne. Et puis je me suis relu, quelques années après : J’en ai dit des co*******, et à une de ces fréquences : parfois 5 ou 6 posts par jour !

Alors j’ai décidé de changer ma manière de fonctionner :

1. Je ne publie plus des choses sur moi (égo), je publie des choses qui peuvent intéresser mon réseau
2. Je me limite à maximum une publication par jour (cette limite qui était très contraignante au début est très loin d’être atteinte aujourd’hui)
3. J’essaie de ne plus liker les posts qui me font réagir : soit je laisse un commentaire sous la publication, soit je la commente en MP à l’auteur du post. Ca permet d’avoir un bien meilleur échange, plus constructif, et moins de notifications.

Ce n’est pas trop lié à la thématique de la perte de temps, mais si vous cherchez à nettoyer vos données passées sur Facebook (sans supprimer votre compte, qui reste la manière la plus radicale, mais la plus simple de le faire), je ne peux que vous conseiller l’extension Social Book Post Manager.

Septième réflexe : rester chez soi

Et voilà ! Vous avez 6 astuces pour mieux consommer les réseaux sociaux en en limitant l’impact sur votre attention …

Maintenant soyons clairs : pour ne pas attraper un virus, on peut aussi se confiner ! Se désinscrire des réseaux sociaux est clairement le plus efficace pour ne plus perdre de temps dessus … Personnellement, je n’y suis pas encore arrivé 🙂