Bonheur au travail … ou pas.

Plongeur en eaux uséesOuvrier en abattoirInfirmier aux urgences ou en soins palliatifsCuisinier.

Un peu de bon sens agricole ne nous fera pas de mal :

Non, on ne pas être heureux dans n’importe quel job. D’ailleurs, on ne peut pas être heureux tout le temps.

C’est bien ça le problème !

On voudrait nous faire croire qu’on peut être heureux tout le temps ? Non, qu’on devrait être heureux tout le temps :

If you are not living the life of your dreams, in an era of limitless options and opportunities, then you must be a failure.

Cette phrase de l’article de Forbes « Stop Trying to Be So Happy ─ It’s Making You Miserable » est tellement juste 😍 Dommage qu’ils enchaînent avec leurs propres 5 conseils pour être heureux, ce qui casse un peu la démarche …

Le bonheur partout tout le temps est devenu un enjeu de société, voire de reconnaissance sociale : on se pavane dans une vie instagramée à coup de filtres sur les réseaux sociaux histoire de flatter notre égo et de s’intégrer. Mais est-ce que cette vie ou « même le soleil est bleu » (nous dirait Daran) est bien l’enjeu principal ? Est-ce possible ? Et est-ce que trop de bonheur n’est pas négatif pour nous ?

Et est-ce que les gourous du bonheur ne sont pas les plus tristes ?

Et au taff ?

Coucou les Chiefs Happiness Officers ! 😘 

Ma thèse c’est que si une partie importante de votre salaire est variable en fonction de l’atteinte de vos objectifs (« Happy@Work ») … eh bien vous êtes joueurs.

  • D’abord parce que tout qui a eu un cours de philo ou a discuté avec un « single serving friend » lors d’une soirée bien arrosée peut affirmer avec certitude qu’il n’y a pas une seule définition du bonheur… Dès lors, comment atteindre un tel objectif quand il n’est pas clairement défini (ni mesurable) ? Pas très STAR tout ça…
  • Ensuite, parce qu’il n’est pas dit que vos actions puisse rendre quelqu’un heureux ou malheureux …
  • Et parce que vous n’avez peut-être pas les budgets où il faut ? Eh oui, l’argent peut faire le bonheur… Alors, prêts à augmenter tout le monde ?
  • Enfin, parce que votre management s’en fout… En fait, ça n’est sans doute pas vraiment votre mission.

(Cette image est superbe car elle voudrait illustrer avec positivisme un article sur les CHO, mais elle possède une autre clé de lecture : celle du masque…)

Je viens de dévorer le dossier du « PME Magazine » (CH – n°8 – août 2018) qui titrait « Le Grand Bluff du travail à la cool« … Diantre que c’était rafraîchissant ! 🤯

Il décrit, certes un peu caricaturalement (quoi que), les entreprises comme des nombreux bullshit jobs interagissant les uns avec les autres avec des processus de plus en plus bureaucratiques pour un résultat d’Empty Labor

Ils l’illustrent notamment avec l’exemple d’une personne salariée en Banque privée qui ne fait rien de ses journées depuis 3 ans, à qui on refuse de donner plus de tâches et qu’on ne licencie pas… Seems familiar ?

Et si vous êtes une de ces personnes qui n’avez jamais été témoin de cela, vous n’avez sans doute pas échappé à ces différents buzz :

Les mots de l’article sont durs :

« L’enjeu est de créer l’apparence de l’intelligence » – « On ment aux gens » – « Le bonheur au travail, ça n’existe pas. La recherche de l’équilibre entre vie privée et professionnelle, c’est de la poudre aux yeux ».

Le ton est donné : le bonheur au travail est une vaste opération marketing.

Certains vous diront même que c’est un argument utilisé de manière habituelle pour justifier un agenda politique

Alors quoi ?

Ça n’a pas de sens ? Exactement.

🤮

L’important n’est pas tant d’être heureux à tout prix, mais du donner du sens à ses actions.

C’est vrai au boulotRyan Scott précise :

Les leaders ne devraient pas simplement chercher à rendre leurs salariés heureux… mais ils devraient créer un environnement de travail qui permet aux travailleurs de donner du sens à leurs actions et qui les aide à atteindre quelque chose de bien supérieur et durable au simple bonheur. 

Et c’est vrai dans la vie. A ce propos, je vous invite à prendre 15min pour approfondir cet aspect avec le TED Talk d’Emily Esfahani Smith :

Happiness : State of comfort and ease – feeling good in the moment

Meaning, is deeper : it comes from belonging to and serving something uppon yourself and from developping the best within you.

A-t-on le choix ?

Parfois oui.

Alors, à nous de voir si notre travail a du sens pour nous … S’il nous faut changer … Ou créer notre propre activité ?

Partant du principe qu’un entrepreneur développe une activité qui a du sens pour lui, je vous invite alors chaleureusement à consulter ce chouette article qui compare le bonheur au travail de ce dernier avec celui d’un employé… Je trouve particulièrement intéressant de comparer les moteurs et les freins 😝

Parfois non.

Alors si le choix est impossible, donnons du sens sur d’autres aspects de notre vie. Le travail devient un moyen de créer une ressource (€) minimum ou importante, et je maximise celle-ci avec d’autres ressources (temps / compétences) pour réaliser et m’auto-réaliser en dehors du travail.

(ah ce bon sens agricole 🤠🐮)